Grandir ensemble et pour l’Afrique
Reporting Intégré 2022

Regards croisés

Notre responsabilité sociétale est au cœur de notre modèle de croissance et de notre stratégie commerciale. Nous nous engageons à rendre nos actions plus transparentes et pertinentes pour nos parties prenantes.

Le groupe Orabank a une vision stratégique de son développement et de sa stabilité financière à moyen et long terme. Notre croissance ne peut se fonder sur une vision de gain à court terme, qui compromettrait notre avenir commun et notre responsabilité envers notre société et l’environnement.

Ferdinand NGON KEMOUM
Directeur Général d’Oragroup

Dans un contexte de profonde mutation, le Groupe Orabank continue de veiller à respecter les meilleurs standards internationaux dans la gestion, notamment en matière de gouvernance. À cet égard, nous reconnaissons la primauté à accorder au dispositif de gestion des risques.

Cheikh Tidiane N’DIAYE
Directeur Général Adjoint du Groupe Orabank

Dans la transition actionnariale actuelle de notre Groupe, nous sommes animés au quotidien par la volonté de renforcer la vision durable du Groupe Orabank. Dans un contexte international très volatil, nous continuons de nous appuyer sur un modèle d’affaires robuste et l’engagement de nos collaborateurs pour nous différencier en tant qu’acteur responsable en Afrique sur le long terme.

Mamoudou KANE
Directeur général adjoint du Groupe

Ferdinand NGON KEMOUM

Directeur Général d'Oragroup

Comment le groupe Orabank exprime-t-il ses engagements durables à travers sa mission bancaire ?

En Afrique et dans nos pays d’implantation, la pauvreté est le risque systémique ultime. Les années qui se sont écoulées renforcent cette conviction. Nos efforts de protection de l’environnement sont entravés par l’extrême pauvreté de certaines populations. Chacune de nos actions doit permettre de réduire ce fléau, de participer au développement du continent africain. La stratégie RSE du Groupe Orabank s’appuie donc sur cette démarche sociétale.

Nous nous sommes fixés comme objectif prioritaire de soutenir économiquement les PME qui représentent 90 % des entreprises, selon la Banque mondiale et d’autres bailleurs de fonds multilatéraux. Leur dynamisme est remarquable en termes de création d’emplois. L’employabilité des jeunes est également un véritable défi sur le continent africain et sur nos marchés. La pyramide des âges de notre continent montre qu’un grand groupe de jeunes devra entrer sur le marché du travail au cours de la prochaine décennie. Et le véritable défi dans nos pays est de pouvoir leur offrir des emplois en dehors de l’économie informelle.

Nous comprenons que les emplois informels sont un amortisseur social, mais qu’ils peuvent constituer une menace réelle pour l’environnement et les droits de l’Homme. Par exemple, les emplois occupés par des enfants comme vendeurs ambulants se répandent sans tenir compte des défis du développement durable. Ces petits emplois urbains ont un effet néfaste sur l’utilisation d’emballages plastiques peu recyclables. Une stratégie visant à mieux intégrer le secteur informel est essentielle. Il s’agit ensuite d’orienter les capitaux vers les PME. Depuis des années, le groupe Orabank s’est imposé comme un soutien majeur aux PME et TPE africaines. C’est dans ce contexte que notre Groupe réalise au quotidien son engagement : notre soutien aux PME a atteint 22 % du total des crédits et nous prévoyons de l’augmenter chaque année.

À long terme, le potentiel de croissance de nos marchés reste élevé. Les politiques économiques publiques devront trouver des moyens de financer une croissance qui maintienne des niveaux d’endettement viables. Une plus grande mobilisation de l’épargne intérieure, des capitaux investis localement et l’expansion du commerce intra-africain semblent être des voies crédibles. Notre objectif de maintenir des niveaux élevés de service à la clientèle demeure une priorité. Nous continuons d’explorer les possibilités de pénétrer des marchés soigneusement sélectionnés et offrant de bonnes perspectives de croissance. Malgré un environnement difficile, nos équipes poursuivent leurs efforts pour atteindre un résultat satisfaisant pour nos actionnaires dans une stricte discipline de coûts et une gestion rigoureuse des risques.

Le Conseil d’Administration remercie ses membres pour leur conseil et leur soutien, ainsi que l’ensemble des collaborateurs pour les efforts collectifs qu’ils déploient pour réaliser ces grandes avancées qui permettront de développer notre Groupe bancaire prospectif de manière durable.

Comment préparer la résilience du Groupe Orabank ?

Notre plan de résilience s’articule autour de trois axes : la résistance des marchés, notre capacité d’adaptation continue, et la banque digitale. Nos marchés ont les ressources nécessaires pour rebondir. L’étude sur le secteur informel confirme la rapidité de disponibilité sous-jacente du secteur, ainsi que les poches de croissance et de résilience qui restent cachées.

Le groupe Orabank a une vision stratégique pour son développement à moyen et long terme et sa stabilité financière. Depuis l’intégration des enjeux RSE dans la stratégie du Groupe, le Groupe a été parmi les premières banques commerciales à s’y engager.

Depuis 2011, avec la mise en place de l’outil SYMRES (Système de Management des Risques Environnementaux et Sociaux), une réponse a été apportée à la suite d’une pression amicale de nos investisseurs en quête d’une meilleure prévention des risques ESG (Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance).

Nous réorientons nos activités vers des actions à impact mesurable afin de mieux prendre en compte certaines problématiques prioritaires telles que le financement de l’agriculture et des énergies renouvelables. En effet, les questions rurales et périurbaines sont directement associées à la pauvreté et à l’exclusion des populations du système bancaire. Nous devons donc promouvoir l’inclusion financière en proposant des produits qui répondent aux attentes de ces clients. Sur le fondement de l’accélération de l’urbanisation sur le continent, ces défis d’inclusion financière sont vitaux pour le développement de l’Afrique.

Comment le Groupe va-t-il renforcer l’inclusion financière ?

En 2016, un benchmark RSE mené dans le cadre d’un processus de matérialité, a été l’occasion d’établir comment l’inclusion financière contribue à réduire la pauvreté en Afrique et de confirmer le positionnement stratégique du Groupe. En prenant en compte l’historique des actions sociétales d’Orabank et l’intégration des enjeux ESG dans les processus du Groupe, l’objectif du Groupe Orabank est de maintenir sa position de pionnier.

Le Groupe a en effet été l’une des premières banques commerciales de notre région à aborder ces problématiques liées à la finance durable, dans un contexte parfois difficile de mauvaise compréhension des sujets par les marchés. Le groupe Orabank s’engage à faire en sorte que les Africains bénéficient de services bancaires pour une meilleure inclusion sociale. Le groupe Orabank souhaite prendre une position importante dans le secteur bancaire et le financement des économies d’Afrique subsaharienne. Étant donné que les populations sont encore éloignées de nos services, le groupe Orabank doit favoriser l’intégration économique et financière, grâce à de nouvelles technologies solidement ancrées dans l’usage quotidien. 

Le déploiement de la stratégie de digitalisation nous permet d’atteindre un objectif plus large tout en diversifiant nos sources de revenus. Dans la région subsaharienne, on peut s’attendre à un boom significatif des services de mobile banking. Nous nous positionnons sur ce nouveau segment de clientèle avec des produits plus adaptés. L’ambition stratégique d’Orabank est de construire un groupe rentable et performant au service d’une clientèle pour laquelle elle recherche des solutions innovantes, y compris pour les plus modestes. Grâce à vision de la finance, nous voulons en faire plus pour aider à créer de la richesse et des emplois locaux.

En 2022, le Groupe African Guarantee Fund (AGF), à travers sa filiale AGF West Africa, et le Groupe Orabank ont conclu un accord de garantie de portefeuille d’un montant total de 60 milliards de FCFA (100 millions USD), visant à accroître la capacité d’intervention du Groupe Orabank pour les PME à travers ses filiales en Afrique de l’Ouest. Le renforcement du partenariat entre les deux institutions permettra au groupe Orabank de jouer un rôle majeur dans le développement des économies dans lesquelles il opère, en apportant une solution au problème épineux de l’accès au financement pour les PME. Ce partenariat bénéficie du soutien de l’Initiative pour le financement des femmes en Afrique (AFAWA) de la BAD et permettra ainsi d’accroître le financement de l’entrepreneuriat féminin dans la région. La garantie couvrira également les PME éligibles au financement vert.

Pour rappel, la moitié de nos banques sont ancrées dans la Caisse régionale de solidarité, créée par la BCEAO pour accompagner les populations à faibles revenus et l’inclusion financière. L’organisation traditionnelle de la banque n’est pas prête à traiter de façon rentable des transactions de très petits volumes. Toutefois, la banque digitale cible de grandes populations tout en permettant le traitement de petites transactions.

Le groupe Orabank s’engage à signer de nouveaux partenariats qui renforcent l’inclusion financière. En 2022, Oragroup, Holding du groupe Orabank et Orabank Sénégal en tant que co-arrangeur, avec un pool bancaire également composé du groupe bancaire CBAO Attijariwafa, de la Banque Internationale pour le Commerce et l’Industrie du Sénégal (BICIS) et de Société Générale Sénégal (SGBS), a mobilisé un crédit syndiqué à moyen terme de 25 milliards de francs CFA en faveur de la société, SAGA AFRICA HOLDINGS LIMITED SA, société de télécommunications opérant la marque Free au Sénégal. Ce prêt permettra à FREE de refinancer sa dette et de réaliser son ambitieux programme d’investissement qui a comme axes principaux, la poursuite de la modernisation du réseau 4G+, le déploiement de l’offre internet fixe à très haut débit aux clients particuliers et entreprises, et l’accroissement de sa présence sur l’activité Mobile Money ou FREE MONEY dispose d’une marge de croissance importante.

Face à l’urgence climatique, quelle est la vision du groupe Orabank ?

Nos pays sont touchés par des phénomènes météorologiques extrêmes qui provoquent un exode rural en raison du stress hydrique. Mais si l’Afrique présente aujourd’hui des défis importants à relever, le continent pourrait offrir d’énormes opportunités pour lutter contre le changement climatique. La banque contribue au financement d’actions de réduction et d’adaptation au changement climatique. En particulier, le groupe Orabank voit une opportunité de jouer un rôle de leader en soutenant le financement de la croissance verte et de l’énergie solaire renouvelable en Afrique.

Nous avons déjà déployé avec succès les lignes de crédit mises à disposition par les bailleurs de fonds internationaux, mais nous voulons être plus entreprenants dans le développement de produits pour promouvoir ces technologies sur nos marchés. Par conséquent, certains accords avec de grands industriels sont en cours de conclusion dans le but d’accroître la capacité photovoltaïque et de contribuer activement à la réponse nécessaire à l’urgence climatique.

La production et la distribution d’électricité sont l’une de nos principales préoccupations et les solutions hors réseau sont très coûteuses à déployer. L’énergie solaire pourrait permettre le déploiement rapide de solutions de production d’énergie autonome. Nos pays possèdent également des forêts primaires qui se révèlent être des puits de carbone avec une grande capacité de stockage de CO₂.

Toutes ces possibilités doivent être transformées en plans d’action concrets.

Quelles sont les perspectives pour 2023 ?

Selon les dernières recherches de la Banque mondiale publiées en janvier 2023*, les efforts mondiaux de lutte contre l’inflation, la guerre menée par la Russie en Ukraine, continueront de peser sur l’activité économique mondiale en 2023. Et 2023 sera une nouvelle année de défis compte tenu de ces incertitudes et des crises politiques au Mali, en Guinée, au Burkina Faso et au Niger.

L’objectif d’un coefficient opérationnel inférieur à 60 % en 2022 n’a pas été atteint et l’efficacité reste une priorité en 2023. Nous continuerons de nous concentrer sur la qualité du portefeuille, en particulier la collecte, le renforcement de la surveillance du portefeuille et l’optimisation pondérée de l’actif net afin de minimiser les exigences de fonds propres.

La meilleure allocation du capital nécessaire pour soutenir la croissance et la rentabilité des activités du Groupe reste une question prioritaire. Les augmentations de capital sont donc financées par des opérations de dette subordonnée pour la Holding et ses filiales, ainsi que par le renforcement des fonds propres de base.

Enfin, nous accordons une attention particulière au redressement des entités en redressement : Tchad, Mauritanie et Mali.

Pour rappel, les six axes principaux de notre nouveau plan stratégique 2021-2025, avec la vision de construire un groupe bancaire de premier plan qui participe au financement du développement durable d’une Afrique émergente, sont résumés ci-dessous :

  • Axe 1 : Renforcer l’orientation client pour une croissance plus durable et de qualité des revenus
  • Axe 2 : Maîtriser la gestion de nos risques et la qualité de nos portefeuilles
  • Axe 3 : Accélérer le déploiement de l’offre et de la transformation digitales
  • Axe 4 : Renforcer la coordination, l’efficacité et le rapport coût-efficacité du groupe
  • Axe 5 : Développer et conserver le capital humain
  • Axe 6 : Renforcer la solidité financière.

Mamoudou KANE

Administrateur, Directeur Général Adjoint du Groupe Orabank

Quels ont été les faits marquants de l’année 2022 qui ont affecté le Groupe Orabank ?

Deux évolutions ont été significatives pour la banque et pour nos pays. Premièrement, la crise russo-ukrainienne et ses implications économiques, qui provoquent de fortes tensions sur les prix, l’approvisionnement des pays, une forte pression sur les budgets de nos pays avec l’inflation qui s’ensuit et renforcée par l’évolution des taux d’intérêt en hausse. Aujourd’hui, dans les pays où nous sommes présents, les gouvernements et les acteurs budgétaires ont beaucoup de difficulté à avoir accès aux marchés financiers locaux et internationaux.

Le deuxième fait concerne plus directement le groupe Orabank, à savoir le projet de cession de la participation majoritaire d’Orabank. Ce processus a un impact significatif sur les interactions de la banque avec les correspondants et les prêteurs.

La première conséquence de cette évolution de l’actionnariat touche nos collaborateurs qui se posent des questions légitimes sur l’avenir de la banque. La communication est naturellement un outil essentiel pour rappeler à nos collaborateurs notre contexte bancaire. Notre Groupe est une activité réglementée et le contrôle ne peut être transféré sans le consentement des autorités de régulation.

Le deuxième aspect concerne nos interactions avec nos clients et nos partenaires, en particulier les correspondants bancaires, en raison des contraintes strictes en matière d’activités bancaires (KYC, changement de contrôle, règles anti-blanchiment…). Plus vite nous finaliserons les négociations, mieux ce sera pour nos clients, en particulier les plus conservateurs. Un engagement à long terme dans une situation de transition n’est parfois pas durable.

Quelles sont les perspectives pour 2023 ?

La banque continue d’afficher un taux de croissance élevé, mais elle s’inquiète de l’apparition d’obstacles au développement du commerce transfrontalier pour les opérations de commerce international. Nos économies importent beaucoup, des produits de base aux hydrocarbures, en passant par les combustibles fossiles et les équipements industriels. Nous nous attendons à une légère pression sur la disponibilité et l’augmentation de nos lignes chez les correspondants. Notre croissance exige de l’équité. Il y a des défis dans certains pays, en termes de performance financière continue et le marché est très concurrentiel. Nous continuons de nous comparer à nos pairs et d’apporter les corrections politiques nécessaires. Notre produit net bancaire et notre résultat d’exploitation sont bons, et nous devons améliorer certains ratios comme le coût du risque, le recouvrement et les ratios de frais généraux. 

Quels sont les risques importants à court et à long terme ?

Aujourd’hui, notre situation est affectée par la crise russo-ukrainienne et la hausse des taux d’intérêt de la FED et de la banque centrale américaine. Nous avons deux grandes zones monétaires, la zone UMOA, qui regroupe huit pays, et une deuxième zone monétaire en Afrique centrale, qui regroupe notamment le Gabon et le Cameroun. Ces deux grandes zones monétaires de notre périmètre partagent le franc CFA, qui est lié à l’euro.

Donc, toute action de la banque centrale américaine ou européenne a nécessairement un impact sur la politique monétaire de nos pays de présence et les taux d’intérêt augmentent aux États-Unis et en Europe. Ils augmentent mécaniquement dans notre zone et la conséquence de ces augmentations est que nos états sont dans une situation économique très précaire.

Dans tous nos pays de présence, les États sont les principales contreparties pour de nombreux acteurs économiques locaux et internationaux et aujourd’hui, une grande tension se fait sentir, avec beaucoup de retard dans les transactions financières. Les pays sont maintenant dans une situation très difficile parce qu’ils ont dû subventionner les biens essentiels, le prix du carburant et le prix de l’électricité, pour éviter une explosion sociale. Cependant, l’assiette fiscale n’est pas suffisante pour soutenir ces dépenses. Le plus grand risque est que les gouvernements deviennent insolvables, avec des conséquences potentiellement désastreuses.

Alors que les États-Unis sont menacés de défaut de paiement de leur dette en raison de troubles politiques, la France et certains pays européens ont également des niveaux d’endettement élevés. Les risques de faillite d’État internationale touchent directement nos pays, comme la Côte d’Ivoire, le Sénégal, le Bénin et le Gabon, qui ont de nombreux prêts en devises. Pour avoir accès à ces marchés, les pays qui empruntaient à 4 %, 5 % ou 6 % risquent maintenant de s’engager à un taux inacceptable de 10 à 12 %.

Comment gérez-vous le risque mondial de fracture sociale mentionné dans le rapport du WEF** ?

Même s’il devient plus important à l’échelle mondiale, ce risque de fracture sociale n’est pas nouveau dans nos pays africains, et la question essentielle est de réduire l’explosion démographique des populations les plus vulnérables. Nos États ont toujours pensé que l’urgence était une question d’infrastructures, et pas nécessairement une question d’amélioration du niveau de vie des personnes dans le besoin. La situation est telle que les conditions de vie au jour le jour sont devenues impossibles pour les familles nombreuses et que les tensions sociales sont à leur apogée.

Compte tenu des retards de paiement de la part des États, nous ressentons les premiers signes de ralentissement et les difficultés de remboursement. Nous devons provisionner toutes les créances en souffrance depuis plus de 90 jours. La Banque Centrale d’Afrique de l’Ouest a augmenté ses taux de refinancement, ce qui a un impact sur nos clients. La production de crédit pourrait suivre une tendance baissière, abstraction faite des difficultés d’accès au financement et des augmentations de capital. Cela pourrait considérablement ralentir le développement des projets de financement structuré affectant tous les opérateurs et certains projets d’infrastructure importants pourraient être retardés. Le ralentissement de l’activité, la hausse des taux d’intérêt, la détérioration de la qualité des prêts et la réduction des encours de crédits conduiront donc à des conditions de crédit plus prudentes.

Quels sont les autres risques et défis ?

Ces dernières années, sous la direction de la commission bancaire de l’Afrique de l’Ouest, un alignement des réglementations bancaires de nos régions sur des pratiques américaines ou françaises a été envisagé mais nos réglementations sont radicalement différentes. Cette direction entraînera des conséquences réglementaires prudentielles et renforcera nos difficultés quotidiennes, avec un impact sur le financement des projets dans la sous-région.

En outre, le risque climatique tend à exercer davantage de pression sur le secteur bancaire et l’un de nos objectifs en tant que banque responsable est de traiter ces questions avec le plus de transparence possible. Nous avons décidé d’exclure les combustibles fossiles tels que le charbon pour nos projets de production d’énergie, en choisissant des sources alternatives comme le solaire ou l’éolien, et dans une moindre mesure le gaz, énergie de transition pour la sortie des fossiles.

Quelles sont les possibilités de progrès ?

Le groupe Orabank se positionne en faveur de la finance responsable. Nous sommes un peu en avance sur le marché à cet égard et Orabank espère attirer des financements spécifiques pour nous permettre de progresser dans ce domaine.

En 2022, nous avons signé la charte des Principes d’une Banque Responsable, nous envisageons de rejoindre l’initiative Green Fund en Afrique centrale. Le défi principal réside dans notre capacité à piloter ces opportunités importantes et à mesurer leur impact sur nos clients et dans nos pays. Nous ne pouvons pas limiter notre engagement à adhérer à des principes ou à des initiatives, nous devons être en mesure de prouver notre progrès et notre performance ESG. Des investissements massifs sont nécessaires dans les systèmes de suivi, de mesure et de contrôle de la finance responsable, ainsi que dans la formation des employés.

Dans le contexte actuel d’une trajectoire neutre en carbone en Europe ou à l’international, nous devons nous concentrer sur la production d’énergie, qui représente 60 % de nos émissions mondiales. Le continent africain peut fournir des solutions viables pour la production d’énergie renouvelable et réduire le besoin d’hydrocarbures importés de l’étranger. Les acteurs bancaires saisissent les opportunités dans la production d’énergie verte qui compte de plus en plus d’opérateurs des pays du Nord.

Le groupe Orabank doit adopter une perspective à long terme en partenariat avec ses clients, ses partenaires et ses collaborateurs. Nous devons rassurer nos parties prenantes, mais aussi maintenir notre exécution stratégique à long terme, soutenue par une communication et une formation supplémentaires.

Comment voyez-vous l’implication d’Orabankers dans votre stratégie RSE ?

Je suis fier d’être Orabanker, dans un groupe engagé dans la RSE depuis plusieurs années.

Nous continuerons à sensibiliser et encourager nos collaborateurs à être nos ambassadeurs en soutenant nos projets RSE, comme la réduction de la déforestation, les projets de mise en bouteille de gaz, la préservation des ressources en eau, ou dans les travaux d’assainissement ou d’assainissement. Chaque collaborateur doit être en mesure d’évoquer les projets qui différencient le Groupe en tant qu’acteur responsable et engagé en Afrique.