Principaux impacts, risques et opportunités

Contexte africain
Dans un contexte de croissance démographique forte où 40% de la population a moins de 15 ans et que 84% de l’économie est informelle, le Groupe Orabank veille à l’identification et à la compréhension à la fois des attentes majeures de son écosystème, aux différents risques auxquels il fait face dans le cadre de ses activités et aux opportunités que son métier et son territoire lui présente.
Comme l’ensemble des entreprises, le Groupe Orabank, au travers de ses activités, interagit avec son environnement sociétal. L’identification et l’analyse des impacts du Groupe sur son environnement font partie de sa démarche de développement durable pour orienter ses actions vers une réduction des effets négatifs et une valorisation des effets positifs, tant pour lui-même que pour ses parties prenantes.
L’Afrique connaît un double fardeau de maladies : celui des maladies infectieuses endémiques et celui de la Covid-19 qui s’est déclaré au début de l’année 2020 sur le continent. De plus, sa capacité à fournir des soins intensifs est la plus faible au monde. La distanciation sociale semble difficile à mettre en œuvre sur le continent, où la majorité de la population vit avec moins de deux dollars par jour et le poids de l’économie informelle est considérable. En 2019, le secteur employait 86 % des emplois, d’après une étude de l’OIT. Cela signifie que la grande majorité des habitants n’a pas d’emploi formel avec un salaire lui permettant de subvenir à ses besoins de manière régulière.
Économie informelle
Le secteur informel en Afrique de l’Ouest est l’un des principaux moteurs d’activité économique. En Afrique subsaharienne, 89% des employées femmes travaillent dans le secteur informel, qui représente 80% de l’emploi total de la région et 55% du PIB. Les revenus irréguliers et faibles des travailleurs du secteur informel les rendent particulièrement vulnérables aux chocs économiques, notamment la pandémie COVID-19, les épidémies de criquets ou le déplacement forcé.
Au cours des deux dernières décennies, la production et l’emploi informel en Afrique sub-saharienne ont chuté de 5 et 6 points de %, respectivement. L’informalité est plus élevée dans les pays à faible revenu, les États fragiles et les pays exportateurs. L’emploi informel a dépassé 85 % de l’emploi total, en moyenne, au Bénin en 2010-18. Parmi les sous-régions, c’est en Afrique centrale et en Afrique de l’Ouest que la proportion moyenne d’informels était la plus élevée, soit respectivement 80% et 84% par rapport à 50% en Afrique australe.
Perspectives contextuelles 2022
Selon les dernières études de la Banque Mondiale publiée en janvier 2022, la croissance mondiale devrait ralentir en 2022 et 2023 pour s’établir respectivement à 4,1% et 3,2% contre 5,5% en 2021 sous l’effet de l’essoufflement du rattrapage de la demande et du retrait des mesures de soutien budgétaire et monétaire à travers le monde. Le conflit entre la Russie et l’Ukraine est un coup dur supplémentaire pour l’économie mondiale avec un ralentissement de la croissance plus prononcé et les hausses des prix qui s’observent déjà sur la plupart des économies.
Dans la zone UEMOA, pour faire face aux nouveaux besoins budgétaires liés aux chocs inhabituels et continuer l’accompagnement des plans de relance initiés par les états membres, le mécanisme des Bons de Soutien et de Résilience (BSR) a été reconduit en 2022 pour 3 459 milliards avec les premiers lancements prévus pour le mois d’avril 2022. Ceci devrait permettre de soutenir la perspective de croissance prévue à 6,4% pour la zone en 2022 avec des perspectives favorables attendues du secteur agricole.
Dans la zone CEMAC, les projections de la BEAC tablent sur une croissance de 3,7% en 2022. Une croissance qui sera soutenue par les secteurs non-pétroliers avec la diversification des économies de la zone, permettant la relance notamment de l’agriculture selon les économistes de la BEAC.
Pour la Guinée, selon le FMI, l’économie guinéenne continue de faire preuve de résilience et sa croissance devrait rester au tour de 5,5% en 2022. Cette croissance serait soutenue par une forte production minière couplée à la poursuite de la reprise dans le secteur non minier, renforcée par l’atténuation des perturbations liées au Covid et le remboursement attendu des arriérés de paiement du gouvernement.
Pour la Mauritanie, selon une analyse de la Coface, la croissance continuera de se redresser en 2022, les exportations et la demande intérieure continuant de s’améliorer progressivement avec une estimation du taux de croissance du PIB à 4,1%. Les investissements prévus dans l’exploitation du potentiel en hydrocarbures ne devraient pas profiter au pays en 2022, car la production du champ gazier offshore Grand Tortue Ahmeyim (GTA, partagé avec le Sénégal), découvert en 2014, est prévue pour 2023.
SYMRES: Déploiement en 2017 et refonte en 2020
Le SYMRES (système de management des risques environnementaux et sociaux) est la démarche du Groupe Orabank pour gérer ses risques ESG. Il vise à identifier et atténuer les risques sociétaux potentiels liés à tout nouveau projet d’investissement soumis à la banque. Il doit éviter que la banque ne finance des projets ou activités qui auraient un impact social ou environnemental négatif significatif, qui pourrait se transformer en risque financier ou de réputation. Il a été élaboré par la Direction Juridique et RSE, déployé en 2017 au sein de toutes les entités du Groupe et approuvé par le Conseil d’Administration d’Oragroup.
Le SYMRES comprend un manuel de procédures de gestion des risques environnementaux et sociaux, une liste d’exclusion des demandes de financement, une mise en contexte sur les risques ESG de chaque pays d’implantation du Groupe Orabank, un outil de cotation des risques ESG pour les entreprises et un dossier d’analyse à intégrer dans les contrats.
Pour répondre à une attente de la gouvernance d’une meilleure application du système de gestion des risques ESG et devant l’augmentation des risques potentiels de réputation et d’image, sans compter les risques de non-conformité réglementaire, il était indispensable de renforcer le système, notamment pour accompagner nos clients entreprises sur la voie d’un développement durable. Des risques sont effet régulièrement constatés sur les aspects ESG (non-conformité réglementaire sociale ou environnementale, non-respect des procédures administratives, etc.) et il convient de renforcer la compréhension de ces risques et de leurs impacts par nos chargés de clientèle. Par ailleurs, un manque d’éducation des dirigeants d’entreprise est constaté car ils sont très peu sensibilisés sur les sujets RSE.
En 2020, le Groupe Orabank a entrepris une révision de sa cartographie des risques extra-financiers pour aligner et mettre en perspective sa stratégie RSE avec ses orientations stratégiques de développement. Les risques ESG auxquels le Groupe peut potentiellement être confronté ont été identifiés et traités pour réduire leur portée et leur occurrence. Une liste complète de risques a été élaborée selon les différentes thématiques abordées dans les référentiels internationaux reconnus pour leur pertinence (TCFD, GRI/SASB, COSO ESG-ERM, WBSCD, UN-PRI, ODD, et). Le COSO et le WBCSD ont publié un guide pour la mise en place de système de gestion des risques ESG. Cette méthodologie est appliquée dans le cadre du projet de révision des risques ESG du Groupe Orabank.
Orabank a pris la décision de suivre les recommandations de la TCFD (Task Force on Climate-related Financial Disclosures) pour améliorer sa politique climat et énergie intégrée à la stratégie RSE du Groupe. Le présent rapport intégré de 2021 comprend un examen de la mise en œuvre du programme et des progrès accomplis dans la réalisation des objectifs climatiques, notamment en matière de croissance verte. Une étude approfondie des impacts, des risques et des opportunités sur la stratégie du Groupe Orabank ainsi que les actions de résilience mises en place par le Groupe pour répondre à ces risques a été menée.
Le portefeuille du Groupe est représenté à hauteur de 44% par les grandes entreprises et 29% par les PME, ce qui fait un total de 73% pour les entreprises qui constituent la cible prioritaire de la refonte du SYMRES. Un comité de pilotage regroupant 35 membres de directions du Groupe (Direction Exécutive, Gestion des Risques, Trésorerie, Commerciale et Marketing, Juridique et Contentieux, Crédit et Communication Externe) a été constitué et réuni pour mettre en œuvre un plan d’action en 3 étapes :
1. Analyse des opportunités liées aux Objectifs de Développement Durable des Nations Unies ;
2. Étude des secteurs d’exclusion du périmètre de son portefeuille ;
3. Priorisation des risques ESG du Groupe Orabank et des principaux secteurs d’activités de ses clientèles d’entreprises.
Renforcement de la gouvernance et de la gestion des risques
Le Directeur des Risques du Groupe Orabank est responsable de la supervision des risques et opportunités ESG. Les membres du Conseil d’Administration et le Directeur Général du Groupe sont régulièrement informés du déploiement des actions stratégiques du Groupe dans ce domaine. L’année 2021 a été marquée notamment par le renforcement du dispositif de gouvernance et de gestion des risques à travers le développement en continu d’outils automatisés de gestion, l’approbation d’amendement de dispositifs existants, la formation et l’appui aux entités, le contrôle des engagements et la gestion de différentes crises (sanitaire, socio-politique).
Ainsi au cours de l’année, 28 réunions de Comité des Risques se sont tenues au sein du Groupe et sur recommandations du Comité des Risques d’Oragroup. Parmi les propositions présentées, le Conseil d’Administration d’Oragroup a notamment approuvé la mise à jour du Manuel de Politique Générale de la Gestion des Risques, le Plan Préventif de Redressement d’Oragroup (conformément à la circulaire n°001-2020/CB/C relative à la mise en place de Plan Préventif de Redressement (PPR), l’amendement à la politique de gestion du risque de crédit relatif à l’introduction de l’exigence du calcul du risque pondéré et de la consommation de fonds propres lors de l’initiation des dossiers de demande de crédit , la mise à jour annuelle du Plan de Financement d’Urgence d’Oragroup SA et du manuel de politiques et procédures de la Direction de la Trésorerie.
Des travaux de renforcement de l’infrastructure de prise de risque de crédit ont aussi été menés, tels que la mise à jour régulière des menus du tableau de bord de suivi des portefeuilles, l’élaboration de rapports périodiques ou de rapports spécifiques d’analyse du portefeuille de crédit, le contrôle périodique des engagements et l’élaboration de reportings intégrant des alertes précoces sur la qualité du portefeuille, ainsi que l’opérationnalisation effective de l’outil de gestion des Fonds Propres « GEFOP », qui permet de calculer la consommation en fonds propres ainsi que l’impact de toute nouvelle prise de risque de crédit sur le ratio de solvabilité de chaque entité du Groupe conformément à la règlementation en vigueur dans sa zone de présence.
Perspectives de la gestion des risques en 2022
Au cours de l’exercice 2022, les travaux de mise en œuvre de la feuille de route 2021-2022 ayant pour principal objectif d’améliorer l’efficacité du dispositif existant de la gestion des risques vont se poursuivre.
Par ailleurs, la phase 2 du projet ESCALATE va également démarrer. Elle consistera à la mise en place d’un module dédié aux reporting de gestion des risques opérationnels. En outre, un accent particulier sera mis sur la culture et la gestion des risques sociaux et environnementaux suite à la refonte du système de management en vigueur. Enfin, les contrôles et suivi périodiques des portefeuilles de crédit seront accentués avec une animation effective du dispositif de surveillance.